C'est émouvant de découvrir l'interprétation de chacune de ces lectrices,
ce qui les a particulièrement touchées, qui a fait résonnance.
Certaines de leurs phrases sont fortes, je les en remercie profondément.
Je sais qu'il y a beaucoup de textes, mais je ne peux pas m'empêcher de les partager ici,
presque dans leur intégralité, pour respecter le soin qu'elles ont mis, chacune,
à livrer leurs impressions.
(avec des photos des lieux du roman,
merci infiniment pour ce reportage <3)
(c) la maison-livre
Le sourire du diable est une histoire qui raconte l'horreur et la barbarie de la guerre et des hommes, mais aussi la vie, la bienveillance et l'espoir, qui finissent toujours par triompher.
Dans ce roman, Nancy Guilbert nous parle d'un drame survenu pendant la seconde guerre mondiale, un drame qui va marquer deux familles sur plusieurs générations. Ainsi l'histoire, tantôt sous forme de récit tantôt sous forme de journal ou de lettres, nous transporte de 1943 à la fin des années 1980, avec un passage dans les années 1960, (...)
Nancy Guilbert a un talent fou pour raconter l'indicible avec douceur malgré tout.
Les personnages ont très vite pris vie dans mon imagination et je n'ai pu refermer le livre avant de l'avoir terminé. Secrets de famille, histoires dans l'Histoire, reconstructions, intrigues, psychologie, quelques scènes à Berlin, autant dire que ce roman m'attirait. Le tout parsemé de belles références littéraires et musicales, classiques et plus modernes, allant de Goethe à Victor Hugo, en passant par Rainer Maria Rilke et Alfred de Musset, avec un message de taille, à la fin, sous la forme d'une citation de Johann Wolfgang von Goethe :
" Traitez les gens comme s'ils étaient ce qu'ils pourraient être et vous les aiderez à devenir ce qu'ils sont capables d'être."
Que dire de cette citation, si ce n'est qu'elle invite à une saine réflexion, qu'elle est intemporelle et qu'aujourd'hui encore elle est vraiment d'actualité ! Je remercie Nancy Guilbert du fond du coeur de mettre en lumière à travers ses écrits des messages de tolérance, de bienveillance, d'empathie. Ce texte, Le sourire du diable, tout en évoquant les horreurs de la guerre, porte un message d'amour. Il est très habilement enveloppé de deux écrits symboliques forts : l'épigraphe, qui est un poème de Victor Hugo intitulé Bêtise de la guerre, et la citation de Goethe ci-dessus.
J'ai aimé aussi dans ce roman la façon dont les relations mère-fille sont abordées, dans leur complexité alors que tout peut parfois paraître si simple. Ces occasions ratées, ces impossibilités de communiquer... c'est un peu comme si l'on découvrait les rouages d'une mésentente qui paraîtrait superficielle à certains, facile à résoudre, alors qu'elle repose sur un drame si terrible. Et puis il y a tout de même cette complicité, cet amour qui finit par triompher. Et "la transmission du meilleur".Les nombreuses références musicales liées aux différentes époques évoquées dans l'histoire m'ont donné envie de constituer la "playlist" du roman, ce que j'ai fait sur Deezer. (liste ci-dessous) Le sourire du diable est un très beau livre, bouleversant mais aussi apaisant. Décidément, j'aime la plume sensible de Nancy Guilbert !
Voici quelques photos prises cet après-midi des différents lieux de Berlin évoqués dans ce roman :
(voir les autres photos sur le blog de Cécile)
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(c) la maison-livre |
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(c) la maison-livre |
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Pour faire la lumière sur le passé, pour exposer les blessures, réparer les cœurs et leur redonner leur identité, Nancy Guilbert a divisé son roman en huit parties. Les voix changent, les lettres s'échangent, les journaux intimes se remplissent pour remonter le fil du temps, expliquer, comprendre. Petit à petit, les personnages se parlent, se dévoilent, se voient, s'aiment sans ombres à leurs sentiments. Avec ce roman publié aux éditions Oskar, le lecteur découvre une Nancy qu'il ne connaissait pas et qu'il aime encore plus à chaque page. Chaque mot de son texte est pesé et choisi pour évoquer la guerre, ses tragédies et ses conséquences sur les membres d'une famille même des décennies après. Pour évoquer les relations entre les mères et les filles. La perte d'un être cher aussi. Tout cela, autour de la nécessité pour chacun de savoir d'où il vient. Les personnages sont construits, solides et touchants. Surtout, ils sont vrais et empreints de beaucoup de l'expérience, de la douceur et de la générosité de l'auteur de Deux secondes en moins. Faire la connaissance de Rose, Louise, Nina, Wolfgang, Friedrich,Marie et Renée est une chance. Les suivre est un pur plaisir. Grâce à l'intrigue et à la forme qu'elle prend, grâce à tout ce qu'elle apporte et enseigne.
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Trois années-clés (1943-1959-1989), trois générations de femmes, une même famille: Rose, Louise, Nina.
La grand-mère, la fille et la petite-fille.
Nous les découvrons toutes pendant leur adolescence, alors que leur vie, ou une partie de leur vie, bascule.
Le roman oscille entre différentes formes d'écriture: épistolaire, journal intime, dialogues, narration, et se divise en huit parties comme autant de phases qui explorent la manière dont ces filles/femmes sont impactées et réagissent au fil du temps aux révélations familiales.
Elles mettent en avant des personnages secondaires mais essentiels : Friedrich, Marie, Renée… et apportent quelques réponses mais aussi combien peuvent être différents (voire opposés) les regards que plusieurs personnes portent sur une seule.
Entre ces périodes, on devine, on comble, les silences soigneusement glissés par Nancy Guilbert, et qui participent, indirectement, au sentiment d’oppression.
A cause d’un secret.
Ou plutôt d’un silence, qui perdure, se transmet, se transforme, qui engendre honte, haine, rejet, incompréhensions et questionnements.
Un silence, reflet de peurs.
Ce roman, poignant, est salvateur et libérateur.
L’écriture est sensible (comme toujours chez Nancy Guilbert) et retranscrit bien les différentes émotions que traversent les personnages.
On retrouve nombre de thèmes qui lui sont chers : la relation mère/fille, la famille, la transmission, le passage du temps, la musique… et qui forment un fil rouge entre ses différents livres.
Avec ce deuxième roman ado, Nancy Guilbert confirme qu’elle excelle dans différents types de genres, de styles et de narrations.
Il est servi par une très belle couverture aussi mystérieuse qu’annonciatrice.
PS : J’ai eu la chance de découvrir ce roman en tant que bêta-lectrice.
Nancy, merci de m’avoir permis de vivre cette expérience et de mesurer le chemin parcouru entre les huit ou neuf versions lues et celle-ci.
" Le roman s’articule autour de 3 femmes : Rose (la grand-mère), Louise (la mère) et Nina (la fille /petite-fille) et de 3 époques, 1943, 1959 et 1989. On se doute assez vite de ce qui s’est passé, mais là n’est pas pour moi l’intérêt de ce livre. Ce que j’ai trouvé très intéressant, c’est la façon dont les personnages sont impactés par ce secret à travers le temps. (...)
Des personnages complexes, une histoire prenante et poignante et une façon de raconter qui montre bien comment les non-dits peuvent engendrer des conflits familiaux capables de « pourrir » les relations sur plusieurs générations.
Un livre que j’ai dévoré et adoré !
Mon seul bémol : l’éditeur indique 11 ans au dos du bouquin, j’aurai dit plutôt 13 ans, certains passages sont plutôt durs !
Voilà là un roman jeunesse dont je ne saurais donner l'âge à partir duquel il peut être lu. Pour cause, ce qu'à vécu Rose en temps de guerre est assez horrible mais pas rare à cette époque malheureusement : je n'en dirai pas davantage car cela serait vous dévoiler l'histoire.Ce que je peux vous dire, c'est que ce livre est touchant par la plume de l'auteure et pour autant, on ne tombe pas dans un mélodrame.
De plus, on s'attache à ces femmes de trois générations différentes : je les ai trouvé à la fois fortes psychologiquement et froides sentimentalement (surtout Rose et Louise).
Également, j'ai beaucoup apprécié les correspondances que l'on trouve dans ce roman (qui sont aussi bien des lettres que des journaux intimes), puisque c'est à travers elles que le secret de Rose nous est dévoilé de manière émouvante.
Pour conclure, j'avais tellement envie de connaître le dénouement que j'ai dévoré ce roman en quelques heures. Bref, j'ai adoré et cela faisait longtemps que je n'avais pas lu roman si poignant et émouvant ❤.
Un roman qui est construit sur la superposition de lettres et de journaux. Cela permet à la fois de faciliter la lecture mais aussi de laisser des moments de respiration et de mystère à l'intérieur de ce texte émouvant.
Le principal atout de ce récit est de montrer comment une information cachée, peut empoisonner les relations au sein d'une famille, sur plusieurs générations.
Il y a ensuite l'approche historique, qui à travers de deux portraits opposés, souligne la présence de personnes nocives et d'humanistes dans les deux camps lors de la seconde guerre mondiale.
A découvrir !
Que cet album est beau ! C’est un coup de cœur non seulement grâce au superbe récit de Nancy Guilbert mais aussi grâce aux magnifiques illustrations de Marie-Alice Harel. C’est un réel plaisir que de le parcourir. Il est publié par les éditions Gautier-Languereau dont les ouvrages sont toujours irréprochables et visuellement très réussies.
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C’est une magnifique épopée que nous conte l’auteure. Le récit nous transporte dans le Japon traditionnel où la magie et la nature sont souvent liées. Je suis ravie que l’héroïne soit une fille qui, malgré elle, va devoir se surpasser pour affronter le sorcier.
Marie-Alice Harel sublime le texte avec ses illustrations délicates et poétiques. On dirait presque des estampes japonaises. C’est une esthétique qui me touche beaucoup et je suis complètement sous le charme.
Edit du 29 janvier
A peine cet ouvrage terminé, en un temps record, je le précise, je me devais de vous en parler. Le bilan est en effet sans appel : Véritable coup de coeur pour cette si belle histoire, forte, addictive, et extrêmement bien écrite. Trois générations de femmes se succèdent dans cette histoire bouleversante : Rose, la grand-mère, Louise, la mère, et Nina, la fille. Un terrible secret datant de la Seconde Guerre Mondiale marque douloureusement cette famille déchirée, entraînant des tensions impitoyables entre ses membres. Quatre voix nous content leur histoire, et nous invitent à découvrir, page après page, l’origine de ce traumatisme, ainsi que ses profondes conséquences.
Que dire de ce bijou, si ce n’est qu’il vous faut le découvrir de toute urgence ? Son sujet n’est pas simple, voire même très lourd. Il m’est difficile de vous en parler sans trop vous en dévoiler sur l’intrigue, mais soyez prêt à vous retrouver projeté dans les instants les plus sombres de la cruauté humaine, décuplée par les conditions du temps de guerre. Soyons sincère : Ce fameux secret est vite percé, un lecteur un peu conscient des pratiques terrifiantes de la Seconde Guerre Mondiale le découvre vite. Il ne s’agit pas d’un livre à suspense, mais bel et bien d’un livre à émotions. Toutefois, le plus intéressant ici reste la manière de traiter ce secret. En effet, mes très nombreuses lectures jeunesse sur la Seconde Guerre Mondiale me permettent de dire qu’à ma connaissance, ce pan de violence qu’évoque Le sourire du diable n’est quasiment jamais mentionné en Littérature jeunesse, sans doute à cause de sa difficulté et de son côté assez tabou. Ce livre ose le faire, et le réussit parfaitement bien. On est ému, on est révolté, on est apaisé. L’identification aux personnages m’a semblé particulièrement forte, et je me suis sentie toute petite face à ces pages lourdes de sens et de conséquences, face à ces femmes brisées par la violence humaine. La plume de l’auteure parvient à dégager des émotions vraiment palpables, terriblement sincères, le tout avec une stupéfiante capacité à happer toute l’attention du lecteur. Une totale maîtrise littéraire, que j’ai dégustée avec un soin tout particulier. Je ne peux que vous recommander ce roman puissant, qui prône l’amour, la famille, la vérité. L’Histoire se dévoile pour nous proposer un texte profondément touchant, qui remue inévitablement quelque chose chez son lecteur, jeune ou moins jeune. N’hésitez plus à découvrir cette bouffée de force, d’espoir et de vie, vous en ressortirez conquis.