Dernière intervention de l'année scolaire ce mardi 4 juillet
qui sillonne les routes de France pour proposer des ateliers d'écriture.
* Le matin à l'école d'Avesnes-le-Comte avec les élèves d'ULIS et de CE2
sur le thème du voyage
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Les montgolfières du premier groupe n'étaient pas encore sèches ;) |
avec des ados déscolarisés et des jeunes adultes ayant quitté le monde du travail.
Difficile de retranscrire ici ces deux heures d'échanges.
Les carapaces se fissurent,
l'émotion apparaît à l'écoute de ces récits de vie.
Il a fallu s'apprivoiser, réussir à tisser des liens en très peu de temps,
passer au-delà des préjugés et de la feinte indifférence.
La lecture de l'album Le rêve au bout des doigts
et des peintures sur le thème du rêve
ont servi d'accroche pour les faire parler d'eux,
de leur parcours, de leurs regrets,
de leurs espoirs, de leurs passions.
Ils n'ont pas voulu écrire mais m'ont autorisée
à retranscrire leurs mots et à les publier.
Je dors beaucoup à cause de mon traitement anti-dépresseur.
Mon corps est torturé à l'image de celui de Frida Kahlo, je lui fais mal. (...)
Je me bats contre moi-même car je suis rêveuse et hyper sensible. Lucile, 27 ans
Je suis entré à l'Envol avec des souvenirs qui m'ont pas forcément aidés à avancer.
A mon arrivée, tout était serré mais maintenant, je m'ouvre.
J'ai envie que ma vie soit bien construite, j'ai pas envie qu'elle soit brouillon.
Ce ciel me fait penser au paradis, je pense qu'il existe et je rêverais de revoir mon grand-père décédé il y a un an.
Les souvenirs, on ne les oublie pas, on vit avec. Romain, 21 ans
Je me renferme, je m'isole facilement mais j'essaie d'aller de l'avant.(...)
La coquille, c'est pour me protéger, j'ai trop été blessée par le monde du travail. Julie, 35 ans
J'aime la mer, j'aimerais finir ma vie loin de mon univers actuel. Allan,17 ans
Ce livre, c'est comme ma vie, les pages se tournent vers le soleil qui symbolise la victoire.
Pourtant c'est dur d'avoir de l'espoir quand on a eu quinze familles d'accueil en cinq ans.
Emilie, 17 ans
Je rêverais de m'envoler vers les Tropiques.
J'aimerais remonter dans le temps pour changer des choses.
Si j'avais su, j'aurais pas fait de bêtises, j'aurais bien travaillé. Brandon, 17 ans
Les petits oeufs, c'est moi en construction mais l'aigle derrière, c'est ma mère qui m'envoie des ondes négatives. Je rêverais de retourner quatre ans en arrière pour reparler avec ma mère (...).
La montgolfière, c'est comme une ascension, comme dans la vie : j'ai voulu voler malgré ma famille qui me disait que j'étais une bonne-à-rien mais je suis tombée. Je vais repartir.
Fiona, 20 ans.
Je suis passionné de musique, elle me raccroche à la vie.
Ce pianiste, il donne du rêve au public, comme moi quand je fais mes animations radio.
Jordan, 20 ans
J'aime prendre le bateau et mon rêve, c'est de faire le tour du monde. Tout est possible, il suffit d'y croire. Justine, 17 ans.
Moi ça me fait rêver aussi de voyager, de faire le tour du monde sur les mers.
Les jeunes, ils sont plein de préjugés aussi, faut pas croire. La vie, elle est dure. J'ai du mal à me faire comprendre et parfois je me sens exclu. Clarence, 20 ans.
* En fin de journée, une Masterclass sur la place du Théâtre d'Arras
à côté de la librairie Au pied de la lettre.
De beaux échanges avec les familles présentes puis dédicaces.
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Dédicace de mon petit dernier, Opération requin |
MERCI pour cette journée intense !
* à Prescillia pour sa gentillesse et son empathie,
* aux enfants pour leurs montgolfières colorées et à Ludivine de la classe d'ULIS,
* aux jeunes de l'Envol pour leur confiance.
Bel été à tous !