* Mon roman Kapoche Tous pour une ! est sélectionné au Prix Assolire du Havre.
C'est sa troisième sélection, je suis heureuse de son parcours. Je rencontrerai les lectrices et lecteurs au mois de mai.
Les Cités Educatives du Havre Nord et du Havre Sud nous renouvellent leur confiance pour organiser un nouveau jury littéraire cette année scolaire.
Les classes de CE1 et CE2 des écoles peuvent s’inscrire au Jury niveau 2.
Elles s’engagent alors à lire cinq ouvrages sélectionnés par nos soins.
Nous avons choisi des livres de genre et de thème variés, édités récemment.
Nous espérons affûter la curiosité des lecteurs, quels qu’ils soient.
Nous souhaitons également que chaque enfant prenne plaisir à découvrir et à lire les ouvrages proposés.
Les enseignants encadrent le jury dans leur classe.
Ils organisent les emprunts des livres, ils animent des échanges et des débats autour des ouvrages.
L’association L.I.R.E proposera des animations pour accompagner la lecture au cours de l’action.
Elle invitera des auteurs et des illustrateurs de la sélection à venir rencontrer leurs lecteurs au Havre pour échanger sur le métier d’écrivain, l’inspiration, les difficultés d’écriture, la fabrication d’un livre…
Les élèves liront dans leur classe et chez eux durant toute l’année scolaire.
Au mois de juin, l’association L.I.R.E invitera les participants à voter individuellement pour élire les deux lauréats :
- le lauréat du Prix L.I.R.E 2023 de la Cité Educative du Havre Nord
- le lauréat du Prix L.I.R.E 2023 de la Cité Educative du Havre Sud.
Chaque livre de la sélection pour le Jury L.I.R.E –
Cités éducatives du Havre Nord et du Havre Sud est l’objet d’un acle dans nos coups de cœur.
Présentation
Présentation des sites de vente : Ce nouveau Kapoche aborde une thématique d’actualité, bien connue des enfants : les problèmes de cour d’école. En effet beaucoup d’enfants sont confrontés à des cours de récréation sexistes où les filles ont du mal à trouver leur place et où les croyances telles que « seuls les garçons peuvent jouer au foot », « c’est normal qu’ils prennent toute la place » sont courantes. Dans ce Kapoche, Nancy Guilbert tente de replacer les enfants dans leur capacité d’agir de manière collective. Un roman choral qui adopte le point de vue de chacun des personnages principaux. 4 chapitres portent le nom d’un des enfants (Imany, Aslan, Nell, Alessio). Quant aux illustrations qui ponctuent la lecture de ce petit roman, elles sont modernes, graphiques et colorées. (...)
Facile d’approche, bien ancré dans le quotidien des écoliers, ce petit roman parlera à tous les lecteurs,
en lecture libre ou en lecture accompagnée en classe.
Notre analyse
La guerre de territoire
L’utilisation de la cour de récréation peut devenir une guerre de territoire si on n’y prend garde. (...)
La question centrale porte sur les droits et les devoirs de chacun sur les temps de récréation et dans l’espace de la cour. Cette question ne semble pas avoir été soulevée dans le règlement de l’école. Il semble également que les enseignants n’aient pas évoqué le problème avec leurs élèves. Sans nul doute la lecture de ce récit ouvrira sur des échanges indispensables à ce propos.
Des personnages proches du quotidien des lecteurs
Les quatre élèves narrateurs sont différents tant dans leurs idées que dans leurs actions. Cela donne la possibilité de s’identifier plutôt à l’un ou plutôt à l’autre.(...) L’écriture en point de vue offre la possibilité de bien connaître les protagonistes et d’éprouver de l’empathie pour chacun d’eux. Le lecteur peut facilement ressentir les émotions des uns et des autres tout au long du conflit.
L’effet bande
(...) Deux groupes d’amis, deux fonctionnements différents. Chez les footballeurs la bande est unie autour d’un chef qui doit défendre la position du clan, du côté d’Imany c’est la solidarité qui prime. C’est un peu caricatural mais c’est facilement perceptible. Le changement de regard rapide d’Alessio sur la break dance et sur Imany permet de résoudre le problème en peu de temps. La solution arrive certainement un peu facilement mais cela permet une sortie honorable pour tout le monde. Le « chacun son tour » ouvre aussi sur toutes sortes d’arrangements puisque certains élèves n’aiment ni le foot ni la break dance.
Break dance / Football
Le roman joue sur de nombreuses oppositions duelles : dominants/dominés, gentils/méchants, ouverts/fermés, petits/grands… L’auteure appuie évidemment sur le problème de sexisme en positionnant Aslan comme bon danseur et Nell comme joueuse de foot en club refusé par la bande des joueurs garçons. Son choix d’opposer la danse, notamment la break dance et le football apporte une originalité bienvenue dans le roman.
Tout d’abord la break dance est une activité peu connue. C’est une danse urbaine, issue du hip-hop né dans les ghettos noirs et latino new-yorkais dans les années 1960. Sa pratique nécessite la connaissance de différents codes : on danse en cercle, les danseurs s’expriment chacun leur tour, il faut répondre aux pulsions de la musique, on commence debout avant d’aller vers le sol…. Le site Break Dance Crew précise qu’elle est basée sur deux principes essentiels, le respect et l’originalité.
C’est donc essentiellement une envie de partage et d’amusement qui guide les danseurs. Pas d’esprit de compétition. Cela convient tout à fait à la bande d’Imany même si Nell n’aime pas forcément danser. Et cela peut amener le lecteur à être curieux sur ce sport, car il s’agit bien d’un sport. En effet, la break dance deviendra en 2024 une discipline olympique !
Prolongements
Deux documentaires tout à fait intéressants sur l’histoire de la street dance sont disponibles sur arte.tv. Les jeunes lecteurs peuvent être intéressés par quelques extraits.
* Opération Requin est sélectionné au salon de Poix-de-Picardie.
Je rencontrerai les lectrices et les lecteurs en juin.