jeudi 10 mars 2022

Des avis bouleversants pour Et derrière nous le silence, encore...

Mille mercis à celles et ceux qui écoutent les voix d'Ellie, Jeff et Yüna.

Entre de multiples commandes de textes, 

je prends un peu de temps pour vous les présenter.












Un avis bouleversant pour par Dreambookeuse, 
merci...





Et derrière, nous le silence est un roman aux thématiques fortes, à commencer par la violence faite aux enfants, aux adolescents, qu’elle soit de l’intérieur, la famille, ou de l’extérieur, les amis. Un appel sensible et courageux à se lever, à faire front, à briser les silences qui brisent leurs rêves, leurs espoirs, leurs enfances. Un roman dur mais non moins grand qui répare, lui aussi.


Avec Et derrière nous, le silence, Nancy Guilbert explore les violences familiales, le harcèlement, la manipulation et aussi l’envie de mourir que la maltraitance, l’inconsidération et l’ignorance entraînent trop souvent. Le roman est évidemment bouleversant. Parce que les personnages sont sincères et bien écrits, et parce qu’ils rappellent trop de faits divers. Leurs récits emportent le lecteur, les émotions sont intenses, du dégoût à l’incompréhension, de l’espérance à la rage. Nancy Guilbert met en scène des voix fortes, des cris perçants pour que les choses changent. Elle donne tout le courage possible à EllieJeff et Yüna pour le transmettre à tous ceux qui en ont besoin. La parole doit se libérer et tout un chacun doit être à l’affût. L’enjeu ? Sauver des vies. Un ouvrage fort et nécessaire.



Abordant les thématiques sensibles de l’abus, de la manipulation, de la perversité narcissique et du harcèlement, Nancy Guilbert explore dans ce roman choral la notion de famille malsaine. Dense, poignant, Et derrière nous le silence vise un public avisé.

L’avis de Sophie

J’ai connu Nancy Guilbert à travers ses romans à quatre mains écrits avec Marie Colot (Deux secondes en moins et Point de fuite, paru dans la même collection et qui explorait un thème semblable), mais c’est la première fois que je la lis pour une oeuvre qui est seulement la sienne et je dois dire que j’ai apprécié l’expérience.

Rapidement, on s’attache aux personnages principaux, on voit se dessiner leur entourage, l’ombre de leur bourreau, mais aussi l’inaction des autres. Si le roman nous permet de les voir tous les trois en parallèle, eux ont l’impression d’être seuls à se battre. Yuna est enfermée, c’est plus compliqué, mais ce qui rend la situation d’Ellie et de Jeff si terrible, c’est aussi que leur harceleur montre une figure rayonnante, bienveillante, à tous les autres, qu’il est un manipulateur hors pair et que, du coup, leur voix n’est pas entendue, que leur colère est assimilée à de la jalousie.

Il y a une certaine fascination qui fait qu’on tourne les pages de ce roman vraiment rapidement, d’autant que la dynamique est efficace avec les changements de narration. Si les voix sont moins distinctes, il me semble (et qu’on retrouve certains traits de caractère propres à l’un soudainement chez l’autre), les situations sont tellement différentes qu’on les distingue rapidement. Et il y a quelques surprises, notamment dans la temporalité, ce qui permet à la fin d’être particulièrement lumineuse dans les circonstances. On en sort avec une sensibilité différente, je crois, et surtout la certitude bien ancrée, si elle ne l’était pas déjà, qu’il faut croire les victimes.

En bref ? Un récit puissant, bien mené et captivant.  


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Nuit, Editions Courtes et Longues